Le japonais s'écrit
au moyen de plusieurs types de caractères : les kana ("caractères
japonais"), les kanji ("caractères chinois" ou "caractères
sino-japonais") et, accessoirement, les rômaji (ou "caractères
latins").
1. Les kana.
2. Les kanji.
3. Les rômaji.
L'apprentissage du japonais
écrit repose, dans un premier temps, sur la maîtrise des caractères
appelés kana ou "caractères japonais". Fondamentalement,
un kana est une syllabe qui ne possède pas de sens (une valeur
sémantique) propre : il n'est en principe utilisé que pour sa
valeur phonétique (en cela, il ressemble à n'importe
quelle lettre de notre alphabet). En théorie, donc, il suffit
de connaître tous les kana (en tout, une centaine de caractères
environ) pour pouvoir lire et écrire n'importe quel énoncé
japonais.
Il existe deux types de kana,
les hiragana et les katakana.
Les hiragana peuvent être utilisés
pour presque tous les types de mots, à l'exception, en particulier,
des termes venus des langues étrangères. Ce sont donc ces syllabes
qu'il convient d'apprendre en premier.
Les katakana,
quant à eux, servent à transcrire les mots venus des langues
étrangères (noms de personnes, de villes, de pays, d'objets,
etc...), relativement nombreux en japonais, et, parfois, certaines onomatopées
et interjections.
Dans la langue
contemporaine, il existe 46 hiragana et 46 katakana
de base. Chacune de ces deux séries de syllabes est rangée dans
un tableau (un "syllabaire")
de 50 cases (certaines syllabes ont disparu au fil du temps) que l'on appelle
gojûonzu ou "tableau
des 50 syllabes". Les syllabes y sont disposées dans un ordre bien
précis, avec lequel on devra se familiariser au plus tôt (c'est
dans cet ordre que sont classés, en particulier, les mots dans un
dictionnaire).
En ajoutant
un petit élément graphique à certaines séries
de syllabes (hiragana
et katakana), ou en combinant certains kana entre eux,
on obtient quelques autres syllabes (hiragana et katakana).
Mais l'apprentissage de ces séries complémentaires ne pose
pas de problème particulier dès lors que l'on maîtrise
les deux gojûonzu (tableaux de 50 syllabes).
En japonais, tous les kana
se lisent (il n'existe donc pas de lettres muettes comme en français)
et, à deux exceptions près, ne possèdent qu'une seule
et même lecture.
Prenons un exemple : pour
écrire le mot yama en hiragana, il suffit de juxtaposer
les syllabes ya et ma tirées du tableau des hiragana,
ce qui donne :
![]() ![]() |
En lui-même, le mot yama signifie "mont, montagne", mais, pris séparément, les deux hiragana qui le composent ne signifient rien (et surtout pas "mont-" pour le premier et "-agne" pour le second). Leur valeur est uniquement phonétique. Précisons enfin qu'un kana constitue un tout indivisible : dans le mot yama, que nous venons de voir, le second hiragana se lit ma (une lecture que nous transcrivons en caractères latins à l'aide d'une consonne et d'une voyelle, deux entités bien distinctes), mais à l'intérieur du kana lui-même, aucun trait ne correspond plus qu'un autre à un m ou à un a. C'est le son ma tout entier qui est associé au kana tout entier.
Envie d'apprendre les kana avec nous ?
Cliquez sur l'un des liens suivants :
HIRAGANA
KATAKANA
Si vous ne voyez pas de fenêtre de menu à gauche de cette page, veuillez cliquer ICI.
Les kanji ("caractères
chinois" ou "caractères sino-japonais") sont des caractères
empruntés à la langue chinoise. Contrairement aux kana,
ils possèdent, en plus de leur(s) valeur(s) phonétique(s), un
sens (une valeur sémantique) qui leur est propre. Sauf exceptions,
chaque kanji possède une lecture (prononciation) dite "chinoise"
(on'yomi), dérivée du chinois d'origine, et une
autre dite "japonaise" (kun'yomi), correspondant au mot "équivalent"
en japonais.
Prenons un exemple simple.
En chinois, le mot "montagne" s'écrivait (et s'écrit toujours)
au moyen du caractère
![]() |
que l'on prononçait SHAN. Lorsqu'ils
empruntèrent ce caractère aux Chinois, les Japonais, tout naturellement,
"plaquèrent" sur lui le mot yama qui, dans leur propre langue,
désignait depuis bien longtemps déjà une "montagne".
Ainsi, yama est devenue la "lecture japonaise" de ce caractère
(une prononciation qui n'avait rien à voir avec le "shan" d'origine).
Cependant, les Japonais empruntèrent aussi à la langue chinoise
des termes composés de ce caractère et qui n'existaient pas
dans leur langue. Pour lire ces termes, ils n'eurent d'autre choix que d'adopter
leur lecture (prononciation) d'origine. Dans le cas présent, une fois
adapté au système phonétique japonais, le SHAN
chinois devint SAN, qui fut dès lors considéré
comme la "lecture chinoise" du caractère (malheureusement, certains
kanji peuvent avoir, en japonais, cinq ou six lectures, parfois même
plus).
Dans ce cas, demanderez-vous,
faut-il écrire le mot yama en hiragana (voir plus haut)
ou bien en kanji ? Dans l'absolu, les deux graphies sont possibles,
et aussi correctes l'une que l'autre. La graphie en hiragana sera surtout
utilisée quand on ne connaît pas encore le kanji correspondant
(c'est le cas des très jeunes écoliers au Japon), ou bien,
tout simplement, que l'on préfèrera les kana pour une
raison ou une autre (esthétique, par exemple). C'est ici que l'on
voit combien l'écriture japonaise permet de liberté. A ce propos,
certains mots du japonais ne s'écrivent jamais en kanji : il
n'existe donc pas toujours de kanji correspondant, ce qui rend le
recours à la graphie en kana obligatoire.
En règle générale,
un kanji isolé (entre deux kana par exemple) est lu "à
la japonaise" (ici, yama), tandis qu'il sera lu "à la chinoise"
(ici, san) lorsqu'il entrera composition avec un ou plusieurs autres
kanji. Par exemple, le composé
![]() ![]() |
sera lu SANSON (son étant
la "lecture chinoise" du second caractère, qui signifie "village").
Cette règle, toutefois, connaît de nombreuses exceptions.
Depuis 1981, le nombre de
kanji d'usage constant (jôyô kanji) est fixé
à 1945. Un peu plus de la moitié de ces caractères (1006,
exactement) sont étudiés dans le cadre de la scolarité
obligatoire, c'est-à-dire jusqu'à la fin de la classe de 3ème.
Le nombre des kanji constitue certes l'une des difficultés de
l'apprentissage du japonais écrit, mais certaines études ont
montré qu'en pratique, toutefois, 200 kanji environ permettaient
de lire 80% des textes japonais. D'ailleurs, il n'est pas rare de trouver,
au-dessus ou à côté d'un caractère un peu rare,
sa prononciation en kana afin de faciliter la tâche du lecteur
! Enfin, sachez qu'il devient plus facile de mémoriser les caractères
sino-japonais à mesure que l'on progresse dans leur étude, puisque
ce sont toujours plus ou moins les mêmes caractères de base
que l'on combine entre eux de différentes façons pour en former
d'autres.
Pour apprendre les kanji sur Internet...
Dictionnaire des kanji japonais
(http://kanji.free.fr/)
L'Ecriture japonaise - les kanjis ou caractères chinois
(http://www.multimania.com/tanahlot/kanjis/kanji.htm)
Kanjionline
(http://perso.wanadoo.fr/kanjionline/)
Kanji-Schtroumpf
et Kanji-etymo
Sanctuaire Tokugawa
(http://perso.wanadoo.fr/davidsporn/)
Kanji : révision en ligne des caractères par
niveaux (amusant et bien construit)
(http://www.asahi-net.or.jp/~ik2r-myr/kanji/kanji1f.htm)
Programme de japonais
LV3 (Seconde, Première et Terminale) avec listes de kanji.
Ou par soi-même !!
![]() |
MERAND Lionel, Kanji kakitai - écrire et apprendre les kanji,
Ellipses, 2009 [397 pages ; conforme aux nouveaux programmes de
japonais de l'Education Nationale]. (En français) Prix : env. 16€. |
Si vous ne voyez pas de fenêtre de menu à gauche de cette page, veuillez cliquer ICI.
Depuis la fin du XIXème siècle,
il existe trois grands systèmes permettant de transcrire le japonais
en caractères latins.
Le plus ancien, appelé hebon-shiki rômaji
ou "transcription de Hepburn", fut proposé
par James Curtis HEPBURN (1815-1911) en 1867 (3ème année de
Keiô) dans son "Dictionnaire japonais - anglais" (Waeigorinshûsei).
Aujourd'hui encore très apprécié des non-japonophones,
ce système permet de rendre compte graphiquement des particularités
phonétiques de certains kana. Ainsi, dans la série des
kana en t-, on aura ta, chi
["tchi" pour une oreille francophone], tsu, te,
to.
En 1885 (18ème année de Meiji), TANAKADATE
Aikitsu (1856-1952) proposa à son tour un autre système, appelé
nihon-shiki rômaji ou "transcription
à la japonaise". Dans ce système, qui comprend deux syllabes
absentes de la transcription de Hepburn (kwa et gwa), la consonne
initiale des kana d'une colonne du gojûonzu est toujours
la même (ex : ta, ti, tu,
te, to). Assez simple en apparence, cette transcription
présente toutefois l'inconvénient, pour les non-japonophones,
de ne pas rendre compte des particularités phonétiques de certains
kana (ex. : ti se prononce en fait "tchi", et tu,
"tsu").
Le dernier système, appelé kunrei-shiki
rômaji ou "transcription conforme aux instructions
officielles", est entré en vigueur en 1937 (12ème année
de Shôwa) par arrêté gouvernemental. Tentative de compromis
entre les deux précédents, ce système
fut révisé en 1954 (29ème année de Shôwa)
et est, à ce jour, majoritairement enseigné dans les établissements
scolaires.
Voir le tableau synoptique des principaux systèmes de transcription en rômaji.
Le recours à l'un ou l'autre de ces systèmes
reste libre (la "transcription à la japonaise" ne se rencontre plus,
toutefois, que très rarement), mais il faut savoir que la transcription
de certains mots diffère parfois considérablement selon le
système choisi (par ex., tutuzi, "azalée", en
kunrei-shiki, deviendra tsutsuji en transcription Hepburn
; de même, Huzi (kunrei-shiki) et Fuji
(Hepburn) désignent une seule et même montagne, le Mont "Fuji".
Actuellement, l'usage des caractères latins
pour transcrire la langue japonaise demeure occasionnel. Par le passé,
et en particulier après la Seconde Guerre Mondiale, il fut question
d'abandonner la graphie traditionnelle (en kanji, voire en kana)
du japonais au profit d'un système de transcription en caractères
latins (en 1946, le grand écrivain SHIGA Naoya proposa même
d'adopter le français comme langue nationale !). Mais en pratique,
ce choix posait plusieurs problèmes, en particulier celui de la difficulté
de différencier, en caractères latins, les nombreux homophones
que compte la langue japonaise.
Dans ce site, nous n'utilisons que le système
de transcription dit "de Hepburn". Nous vous recommandons d'assimiler avant
tout ce système de transcription, qui nous semble être le plus
clair.
Si vous ne voyez pas de fenêtre de menu à gauche de cette page, veuillez cliquer ICI.